Nom

Dans le paysage haut en couleur de la noblesse française, le nom des Adhémar rime avec confiance, avec constance. Avec sécurité, peut-on même affirmer. Humilité d’apparence, qui ne recherche pas les clinquants apprêts de célébrité, leur préférant la solidité d’une privauté acquise lorsqu’ils sont sollicités. Patronyme fièrement français, là où leurs racines se sont mélangées, puisant dans des alliances stratégiques, vision à long terme pour mieux perdurer et toujours une bonne excuse à fournir aux plus curieux. Perspicace celui qui devine sous ces faux-airs de neutralité pragmatique qu’ils sont en vérité des Templiers dévoués.

Prénom

D’un commun accord fut-il nommé Elric, davantage pour sa sonorité que pour les aspirations grandiloquentes qu’il représente, un discret rappel aux influences germaniques et normandes ayant enrichies la famille de longue date. Gabriel en second prénom, pour convenir à la foi de ses parents, discrète et privative mais non moins réelle pour autant. L’austère des titres ne fut jamais source d’aisance pour lui qu’on appelât à loisir Mon Père ou même Monseigneur Exorciste, forcé qu’il est de ployer face à une tradition millénaire, un décorum quelque peu dépassé bien qu’il sache n’y avoir là nulle malveillance.

Naissance

Venu au monde sur le domaine familial d’Hermance, à Genève, lors d’une retraite médicale de sa mère loin du houleux climat français, en un 13 Avril 1883, jour de la fête de Pâque. Entourée de médecin, elle se remit de l’accouchement en toute quiétude tandis que son rejeton est alors prit en charge par une fidèle nourrice. Il est baptisé quelques semaines plus tard dans la cathédrale Saint-Pierre de Genève, entouré par sa famille avant un rapide retour en la place forte française de la famille à La Garde où il passa la majorité de son enfance, dans une santé proverbiale. Il fête, en 1927, ses 44 ans.

Parents

Issu de la branche cadette de la famille d’Adhémar, seigneurs de La Garde, Elric est le fils de Florentin d’Adhémar et de Anne-Marie d’Adhémar, née Lazard, héritière sorcière de sang-mêlé mais de famille incroyablement dotée, dirigeant le second réseau de banques françaises. Une ombre au splendide tableau de leur héritage, aux yeux des puristes à tout le moins, mais une fantastique affaire pécuniaire s’il en est. Anne-Marie, goûtant peu le socialisme d’élite et consciente des regards qu’on ne cesse de lui lancer, a toujours préféré se faire excuser des événements impliquant la noblesse, en dehors des rassemblements les plus importants. Et si son père se présente toujours auprès des grandes familles nobles, en retrait et toujours souriant, c’est avant tout pour perpétuer le nom d’Adhémar auprès de tous. Aîné, Elric a cependant abandonné ce droit à la primeur sur l’héritage familial, l’offrant à son cadet Anton d’Adhémar.

Nature du sang

Plus intéressés par la survivance du nom et de leur confort de vie que par la teneur de leur sang, les seigneurs de la Bourgogne n’ont pas hésité à se mêler au peuple, sous le sceau de la nécessité. Sang-mêlés depuis une poignée de générations, les discours puristes ne sont pas de ceux que l’on entend communément entre leurs murs et ils ont tendance à plisser du nez devant les radicaux, bien qu’ils se gardent d’en faire voix. Certains voient, dans leur attitude, une certaine lâcheté, mais tout est bon pour les affaires, alors ils ne refusent pas de s’excuser et de donner à leurs choix des accents de fatalité.

Situation matrimoniale

Célibataire depuis de longues années, ses voeux et la guerre ont vu s’envoler le zénith de sa virilité. S’il combla ses sens des plaisirs de la chair à l'adolescence, ce fut le renoncement de sa foi qu’il le vit éclore d’un romantisme assumé, une tendresse dans les relations, en dépit des fêlures de son esprit. Il aime, aimât, a été aimé, heureux de ce qu’on lui accordait. Aujourd’hui, il est marié, à Zinaïda Romanova, devenue Zinaïda d’Adhémar, qui a rendu à son domaine un éclat de vie, l’espoir d’un lendemain. S’il n’est pas question d’amour, il lui voue néanmoins tendresse et respect, attaché qu’il est à lui offrir un épanouissement qu’elle a bien mérité.

Occupation

Officiellement Brise-Sort indépendant jusqu’en 1914, il fut en réalité Prêtre Exorciste détaché au diocèse gréco-catolique-roumain de Paris pendant toute sa jeunesse. Après avoir renoncé à la foi chrétienne, et passé quelques années sans activité professionnelle, Elric reprit son affaire, jouissant d’une excellente, quoique étrange, réputation. Une carrière qu’il sembla remiser définitivement après quelques années, sans donner d’explications. Grâce aux connexions de sa famille, il obtint en revanche un très confortable poste de secrétaire princier à Vaux-Le-Vicomte. Un emploi qu’il occupe depuis une poignée d’années et lui permet de travailler davantage aux projets de l’Ordre, dont il est le Septième Sénéchal.

Scolarité

S’il reçut bel et bien sa missive pour Beauxbâtons, comme tout jeune sorcier, son père refusa de l’envoyer auprès de l’Académie. Ayant déjà débuté sa formation lui-même, ainsi qu’avec l’aide d’autres membres de l’Ordre du Temple, il est par la suite envoyé à Rome, afin d’être pris en charge par les Brises-Sorts du Vatican. Un acte non seulement stratégique, mais aussi diplomatique. Il est donc de formation indépendante, et surtout, alternative, son éducation fermement ancrée dans la pratique rigoureuse de la foi chrétienne, avec toute sa complexité, et toute ses contradictions.

Composition baguette

Bois de cyprès et crin de manticore, pour une baguette droite et défaite de tout ornement si ce n’est une inscription gravée sur le manche et à demi effacée par le temps. Elle lui fut attribuée par un artisan vénitien, lorsqu’il se rendit en italie pour débuter sa formation auprès de l’église et elle ne l’a jamais quitté depuis bien qu’il manqua la perdre lors des nombreux combats auxquels il participa. Son bois clair au subtile nuancier, sous le vernis chaleureux, lui rappelle toutes les contradictions qu’il peut dissimuler, à l’aune de la nature du bois, rigide comme ses principes.

Patronus

Pattes feutrées et dense fourrure immaculées, avec ses grands yeux bleu plein d’amour, c’est un chat Ragdoll qui vint à la rencontre du sorcier lors de son tout premier usage du sortilège de protection. S’il ne s’agit sans doute pas de l’apparition la plus unique ni la plus révérée, elle est pourtant venue chercher ce quelque chose, loin dans sa psychée comme dans son affectivité. La simple vision de sa belle silhouette et de cette incarnation d’affection, d’empathie et de loyauté suffit généralement à chasser toute grisaille de ses pensées, renforçant ainsi en un cercle vertueux le pouvoir porté par le patronus. Il a toujours voulu avoir un chat pour compagnon, mais les rigueurs de ses engagements et ses nombreux déplacements l’en ont toujours empêchés, Elric ne souhaitant pas causer égoïstement de mal à un animal qui n’a rien demandé.
(Sa production est aujourd'hui aléatoire)

Epouvantard

Déluges d’obus sous un ciel de sang, 303 jours d’une pluie de feu, l’enfer sur terre. L’image le hante encore, et il n’a souvent pas besoin d’un épouvantard pour s’y transporter. No man’s land creusé de tranchées, la crasse, la misère, la décomposition, pestilence rampante dans les rangs alliés. Trop de morts. Ils ne peuvent tenir le rythme. Trop de blessés, et ils ne le tiennent pas davantage, aggravant encore l’ultime décompte. La mère des batailles n’aura enfanté que des héros brisés, ne laissant à l’aune de l'accouchement qu’un océan de vétérans à jamais marqués.

Amortentia

Odeur de savon, de propreté portée au summum du charme, sur la peau comme sur les textiles ou le bois. Rien n’est plus attirant que l’hygiène, si ce n’est peut-être l’odeur des tableaux, celles de l’eau de pin et des médoviks, les gâteaux au miel russe dont il tomba éperdument amoureux lors de son séjour au sein de l’Empire. Des senteurs fraîches, vivaces, ou sucrées, suggérant la vie et la tranquillité à son esprit abusé. Fut un temps, il eut également apprécié les feux de cheminées, mais ceux-ci tendent à le mettre parfois mal à l’aise à présent. L’odeur de brûlé lui rappelle trop aisément de mauvais souvenirs.

Particularité Magique

On dit de lui qu’il trouve les mots justes, qu’il vous apaise, qu’il sait ce qui remue, tout au fond de vous. A Rome, on l’a mis à l’épreuve, miracle proclamé. Mais s’ils s’imaginent réellement là un don divin, il s’agit avant tout de Légilimancie. Pouvoir intrusif, à la fois pour ses victimes et pour lui-même, il est rapidement devenu un enfer lors de la guerre, quand l’épuisement et l’urgence l’empêchaient de se fortifier et de fermer cette dangereuse affinité. Conscient qu’il n’est en rien le seul doté d’un tel don, il a apprit auprès de ses pairs exorcistes les arcanes de l’Occlumencie afin de dissimuler dans les méandres de sa psychée les nombreux secrets Templiers comme Vatican.